LUC-ANDRÉA LAURAS
« La pratique de Luc-Andrea Lauras est une foule : des sculptures en forme de corps, moins parce qu’elles en auraient la figure que parce qu’elles en trouvent la démarche.
Equilibres trouvés, maintenus, elles se dressent fièrement ou difficilement sur leurs jambes (...)
Ici, la station debout est fragile, solide, ou enjouée. Elle est traversée par toute l’attention portée par l’artiste aux corps qu’il entoure et approche dans d’autres pratiques que celles de l’art : en accompagnant le quotidien de jeunes autistes ou celui de son vieil ami Lucien.
Lucien se retrouve dans l’une des sculptures, façonnée à la pensée de sa chaussure et de sa marche singulière.
Les gestes échafaudent ainsi les matériaux, les points d’accroches, les équilibres, et les matériaux appellent réciproquement les gestes et les tensions. Épingles, broches et structures de maintien sont des béquilles, des réparations qui rejouent l’assise ; les spectateurices et l’artiste, dans l’atelier comme dans l’installation, doivent s’accommoder avec.
Ce que Luc-Andrea Lauras appelle si justement « l’agilité du jour » est cette familiarisation à rejouer à chaque réveil, cette stature à trouver de nouveau... Ce n’est pas si loin de l’humeur du jour, puisque c’est un effort tantôt heureux, tantôt fastidieux ; une palette d’émotions que le sculpteur accueille chaleureusement, à travers les couleurs pastel, douces et légères, assemblées par ses bois et ses formes. »
Rose Vidal
Vue de l’exposition dans la salle basse du Manoir de Soisay, (2024), Normandie, crédit. Tamara Morisset
De gauche à droite : l’échelle (2024), Terre crue #1 (2024)

De gauche à droite : Superflex (2022), Dorsale (2021), Lucien (2021),
La chaussure (2021), Smiley (2022), Hey ! (2022).
Vue de l’exposition « QUAND LA BICHE S’APPRÊTE À BONDIR », (2022), Beaux-Arts de Paris, crédit. Tamara Morisset
La chaussure, 2021, Polystyrène, papier, plâtre, laque, 50x20 cm.
Hey ! 2022, bois (chêne, figuier, merisier, châtaigner, noyer), 130 cm.
« Son corps n’agissait pas comme sa tête le désirait. Ses gestes étaient amplifiés, ce qui provoquait régulièrement des chutes. »
Luc-Andréa en parlant de Lucien, atteint de la maladie de Parkinson.
Lucien, 2022, bois contreplaqué, plâtre, résine acrylique, pigments, 210 cm.
Dorsale, 2021, bois contreplaqué, acier, laque jaune, 200x70 cm.

Vue de l’exposition « QUAND LA BICHE S’APPRÊTE À BONDIR », (2022), Beaux-Arts de Paris, crédit. Tamara Morisset
De gauche à droite : La chaussure (2021), Dorsale (2021), Observa- teurs (2022), Hey ! (2022).
Deux morceaux de bois assemblés, esquissent des «observateurs». Plantés dans l’espace et se greffant à toutes les surfaces, ils activent la présence des visiteurs et amènent le regard à une autre échelle. Révélant l’intérieur du bois, ses teintes et aspérités, ces assemblages aux postures bancales, forment un groupe d’individus curieux.

Observateurs, 2022, bois, dimensions variables entre 15 et 30 cm de haut.
Vue de l’exposition « LUEUR ROUSSE », (2023), Collias.
Superflex, 2022, bois, laque, tige en acier, 170 cm.

De sa couleur brillante, on voit une tâche au loin. En se rapprochant on reconnait un oiseau aux ailes de papier. Est-il blessé ?
«Oiseau» évoque la solitude et l’attente.
Oiseau, 2021, plâtre, papier orange vernis, laque bleue, 15x8 cm.

De gauche à droite : Le cadre (2022), La bûche (porte bébé) (2021), Terre crue (2022), Lucien (2021), Dorsale (2021), L’ oiseau (2021).
Vue de l’exposition « QUAND LA BICHE S’APPRÊTE À BONDIR »,(2022) Beaux-Arts de Paris, crédit. Tamara Morisset
Terre crue, 2022, bois, argile, 160 cm.
Le cadre, 2022, bois brulé, bois plaqué, plâtre, caoutchouc violet, 160x170 cm.
La bûche, 2022, bois, plâtre, caoutchouc, 100x20 cm.

De gauche à droite : Double oiseau (2023), Zig-Zag (2023), Observateur (2022), La fée (2023).
Vue de l’exposition « Bruit souterrain », (2023), Le 21, St-Quentin-La-Poterie.
La sculpture représente une bête ailée et rampante. Sa peau précieuse est aussi fragile qu’une mue d’insecte. Armure précaire, elle protège la bestiole par l’éblouissement de ses prédateurs.

Zig-Zag, 2023, acier, feuilles d’or, cire, terre, pigments 120x65 cm.

Dans la nature la trace d’un animal ne dure pas dans le temps, de même pour l’ombre d’un oiseau qui nous survole.
Un oiseau de cire glisse sur le mur, portant avec lui son ombre de terre brune. Ces silhouettes siamoises tiennent ensemble. Avec le temps l’une fondra au soleil tandis que l’autre disparaîtra sous la pluie.
Double oiseau, 2023, cire, terre, pigments 15x15 cm.
Une forme en terre paille, tente de sortir du mur par un passage en cire. L’animal en décomposition surgit d’un monde souterrain.

Portail, 2023, terre, paille, cire, 20x25 cm.

Montée à la manière d’une architecture vernaculaire, la sculpture ressemble à une botte de maintien en terre et paille. Sa forme imposante oscille entre l’abri et l’attelle.
Vue de l’expositon « LUEUR ROUSSE », (2023), Collias.
La Botte, 2023, terre, paille, bois, papier 200x60x60 cm.
«Echassier» fait référence aux Bergers landais qui se déplaçaient hors du sol à l’aide d’échasses pour contourner les marécages. Sous la forme d’un pont de fortune, une planche en bois horizontale tient en équilibre sur ses deux jambes.
Vue de l’exposition « LUEUR ROUSSE », (2023), Collias.

Echassier, 2023, terre, paille, bois, chaux, pigments 120x150 cm.

Depuis son nid de pierre, une hirondelle est blessée. Ses extrémités sont recouvertes d’un cataplasme de terre. Penché par manque d’équilibre, l’oiseau tente un décollage.
Vue de l’exposition « LUEUR ROUSSE », (2023), Collias.
Pierre d’Hirondelle, 2023, Terre, paille, roche, mousse, papier 80x160x50 cm.